Dans un mélodrame maîtrisé, Rain or Shine (parfois nommé Just Between Lovers) pousse deux âmes perdues et blessées a faire face aux démons du passé. D’une douceur froide à son combat brûlant….
Dix ans plus tôt, un grave accident coûtait la vie à pas moins de 48 personnes. Lee Gang Doo (Lee Jun Ho) a perdu son père et s’est brisé la jambe lors de cet accident. Ha Moon Soo (Won Jin A) quant à elle aura perdu sa sœur et sa mémoire. L’un perd ses journées, tandis que l’autre n’exprime pas ses sentiments. Et s’ils pouvaient affronter leurs démons ensemble ?
Rain or Shine donne l’impression de ne pas avoir grand chose à offrir. Et pourtant, il renferme une force émotionnelle incroyable. Aux premiers abords on pourrait y voir rien de nouveau ou une accumulation de clichés sur deux personnages liés par le destin et partageant un lourd traumatisme. S’il en compte quelques uns, c’est pourtant un drama bien plus bouleversant qui en ressort.
Faire face au passé…
Il ne faudra pas longtemps pour plonger au cœur de son intrigue. Sans aucune précipitation, les scènes se dévoilent pour nous laisser apercevoir les traumatismes et conséquences de chaque personnage. Malgré les années passées (10 ans), la douleur – tant physique que psychologique – est toujours aussi vive. Soit on apprend à vivre avec, soit on tente de l’amoindrir. Mais y arrive-t-on pour autant ?
Au travers de Ha Moon Soo, c’est le poids de la parte de sa petite sœur qui doucement la ronge et l’empêche de profiter pleinement de sa vie. Acculée et devant accepter de voir sa mère se noyer dans le soju, elle cache cette peine et garde la tête droite aussi souvent que possible. D’une force admirable, elle affronte les difficultés en serrant les dents. Won Jin A offre une performance prenante avec ce qu’il faut d’émotions.
Lee Gang Doo touchera plus d’une fois notre corde sensible. Il est également victime de l’accident ayant coûté la vie de 48 personnes, mais connaît bien des démons. En effet, il perd son père le jour de l’accident, passe plusieurs jours avec une personne décédée et sa jambe détruite. Lee Jun Ho transmet une palette d’émotions qui le rend captivant dans la peau d’un homme torturé et profondément blessé.
Pour continuer d’avancer
Sous la forme de flash-back rapides, les pièces du puzzle se mettent lentement en place. Elles permettent également de mieux comprendre les personnages et la façon dont ils avancent à reculons dans le présent. Comme dans une trame de voyage dans le temps, chaque acte du passé vient impacter le présent. De la grande sœur pleine de regrets et d’anticipation à cet homme qui lutte chaque jour contre un mal qui le ronge physiquement et moralement. Sans jamais abuser du côté dramatique, on se laisse submerger par les peines et les combats respectifs de chacun avec un seul but : vivre. Bien que certains éléments sur les derniers épisodes n’étaient pas utiles, on retiendra particulièrement la relation solide qui s’est formée et la performance de chaque acteur.
Mention spéciale à la bande originale qui est excellente. Dans des rythmes lents et nostalgiques avec sa pointe de mélancolie. Si quelques chansons donnent un ton triste, elles deviennent cependant des notes d’espoir. De plus, la photographie rendra honneur au drama en lui-même grâce à des jeux de lumière et contrastes saisissants.
Rain or Shine, réalisé par Kim Jin Won, est disponible sur la plateforme Viki.
