L’art médico-légal se place au cœur de Under the Skin, un thriller chinois qui plonge le téléspectateur dans des enquêtes portées d’une grande humilité, d’une profonde empathie et d’une tension crépitante.
Shen Yi (Tan Jian Ci) avait toutes les qualités requises pour devenir un grand peindre. Cinq ans après qu’un événement ait marqué sa vie, il entre en tant que portraitiste de l’équipe d’Interpol. Shen Yi voit alors le moyen de se racheter. Cependant, il va devoir accuser les regards lourds de Du Cheng (Jin Shi Jia), le capitaine de l’équipe qui le tient pour responsable d’un tragique évènement.
Réalisé par Xing Jian Jun (The Kidnappers, Blade Warior) et scénarisé par Jia Dong Yan (The Message, A Tale of Snow and Fire), le drame ne tarde pas à nous plonger dans son univers pour n’en ressortir que des heures plus tard. D’ailleurs, Under the Skin est mon premier coup de cœur de 2022.
La toile de fond esquissée avec subtilité
Avec son fil rouge en place, Under the Skin s’implante et assume son originalité en plaçant l’art sous les projecteurs. L’art médico-légal pour résoudre des crimes ? Ils y ont pensé. Mieux encore, ils l’ont fait ! Le dessin devient une forme d’expression avant de devenir une fascination. Chaque portrait dévoilé est une œuvre d’art avec laquelle on avance au fil des enquêtes et des dossiers qui tombent entre les mains des protagonistes.
Le drame se concentre essentiellement sur ses intrigues majeures : son fil rouge auquel on ajoute des enquêtes, ni plus ni moins. Tout comme les coupables ne sont pas seulement mauvais, le drame sait où il doit aller et ne s’arrête pas en chemin pour perturber ou confondre le téléspectateur. Bien sûr, certaines enquêtes sont plus complexes que d’autres, permettant d’ajouter que plus de tensions et d’intérêts.
Il se révèle comme un diamant au fil des épisodes grâce à une photographie remarquable et soignée. Chaque jeu de lumière vient accentuer la scène désignée, tandis que les plans balancent sans jamais donner l’impression qu’il manque quelque chose ou qu’on en voit trop. Sa palette de couleurs ne fera que rehausser l’ensemble. Quant à la bande-son, elle est discrète, mais suffisante à l’ambiance.
Tan Jian Ci, le visage de Under the Skin
Shen Yi, incarné par Tan Jian Ci, est un homme énigmatique et une réelle fascination dès sa première apparition. Tan Jian Ci donne à son personnage une dimension qui hypnotise à de nombreuses reprises. Auparavant, Shen Yi était un artiste brillant et imprudent. Pourtant, le voilà désormais prudent, presque timide, tandis qu’il tente de se racheter, rongé par la culpabilité. Dans la peau d’un portraitiste, il met du cœur dans chaque dossier.
Au fil du drame, Tan Jian Ci peint alors une palette d’émotion qui ne laisse pas insensible. Intelligent et à l’esprit vif, ses compétences ne sont qu’à l’avantage du poste de police. Jonglant entre une multitude d’émotions (la culpabilité, la douleur ou encore la sympathie), Tan Jian Ci offre un spectacle saisissant tant les expressions sont maîtrisées et apportent du corps à sa performance. Shen Yi est le personnage emblématique du drame, tout simplement.
Jin Shi Jia, l’ours au bon fond
Face à Tan Jian Ci se tient, Jin Shi Jia dans la peau de Du Cheng. C’est un flic qui repousse ses propres limites afin de découvrir la vérité au point de nous prendre au dépourvu dès les premières secondes. Ce tempérament va lui donner un certain crédit auprès de ses collègues, mais également aux yeux du téléspectateur. Derrière cet air de ours grincheux en quête de vengeance, on y découvre aussi un homme travailleur qui ferme parfois les yeux sur les règles, mais sans jamais mettre son entourage en danger. Et malgré son animosité envers Shen Yi, il ne pourra que reconnaître son intelligence, mais plus encore, il va finir par le voir comme son collègue.
L’année dernière, le duo marquant dans un thriller n’était autre que Lee Dong Sik, incarné par Shin Ha Gyun et Han Ju Woo, interprété par Yeo Jin Goo dans Beyond Evil (괴물). Cette année, il est fort probable que le plus impactant soit Tan Jian Ci et Jin Shi Jia. Naturellement, Shen Yi et Du Cheng sont l’antithèse de l’autre. Comme la lumière attire l’ombre, les deux hommes se complètent malgré leurs différences. Si les débuts offrent une entente chaotique – mais pas sans raison – au fil du drame, la confiance et la compréhension prennent vie.
Under the Skin est à la Chine ce que Through the Darkness est à la Corée du Sud dans les vibrations policières de 2022. Tant les personnages principaux que secondaires viennent créer l’attraction, animant chaque cas avec empathie et humilité. Une véritable fascination à côté de laquelle on ne peut passer.
Diffusé du 06 mars au 16 mars 2022, Under the Skin est disponible sur Viki.
