L’amour pourrait se comparer à une rencontre sportive pour You’re My Sky (จุดหมายคือท้องฟ้า) qui met les nerfs à rudes épreuves des personnages entre deux mi-temps.
Thorn (Suar Kritsanaphong Sripattiyanon) est secrètement amoureux depuis plusieurs années de Tupfah (Tae Chayapat Kongsub). Désormais à l’université, les deux jeunes hommes vont se rapprocher. Mais Tupfah est-il prêt pour les sentiments de Thorn ? Leurs amis vivent également leur propre tourments. Aii (Jump Kananat Yansukon) et Saen (Boom Thanut Jiraratchakit) qui voient leur relation naissante mise à rude épreuves. Et Dome (Kris Sakris Strickland) et Vee (Tanathorn Charoenratanaporn).
Photographie et intrigue maîtrisées pour You’re My Sky
Ces dernières années, on ne peut que reconnaître une réelle évolution dans une grande majorité de BL thaïlandais. Les images vieillottes laissent place à un matériel de bien meilleur qualité. Les problèmes audios sont de moins en moins fréquents. Les contrastes et lumières sont étudiés afin de relever toute la beauté des histoires racontées. You’re My Sky est un de ces BL visuellement prenant. On ne pourra que féliciter le directeur de photographie pour sa maîtrise des éclairages. De jour comme de nuit, le drame offre une image parfaite du début à la fin. Avec sa palette de couleurs précises, il ne s’en éloigne jamais et nous plonge que plus loin dans son intrigue réaliste.
Et d’ailleurs c’est tout l’intérêt de You’re My Sky. Au fil des épisodes, on découvre une histoire qui sonne toute réaliste. Entre les dilemmes de futurs sportifs, la difficulté de faire face à une blessure ou une défaite. Devoir accepter de ne pas être le meilleur, peu importe les efforts. Ou encore l’amour naissant et ce qu’il implique dans le futur. Et plus simplement, l’amitié qui se construit au fil du temps comme dans Racket Boys (라켓소년단), diffusé l’année dernière.
En revanche, les ellipses auraient pu être mieux gérées afin de ne pas rendre le téléspectateur confus. De plus, les gradins vides lors des matchs de basket étaient assez triste, mais c’était un choix cohérent avec le COVID-19 toujours traînant dans les parages comme du chiendent.
Trois couples et chacun leur histoire
Tout d’abord, Thorn et Fah, le couple principal. Amis depuis l’enfance, on comprend que Thorn est amoureux de son ami depuis longtemps. Un amour à sens unique ainsi qu’une passion pour le basket en commun qui fait qu’on s’attache à Thorn pour de multiples raisons. Suar révèle un potentiel incroyable dans la peau de Thorn. Cependant, Tae – le plus expérimenté du casting en réalité – sera légèrement décevant dans le rôle de Fah. On pourrait presque penser que ce n’était pas le bon acteur pour ce rôle. Leur intrigue est principale et, en effet, ils mènent la partie. Cependant, on pourra noter une faiblesse à partir de la seconde partie du drame.
Des couples secondaires inattendus
Ensuite, Aii et Sean ou le couple mignon par excellence. Entre timidité et évolution lente, leur relation va se construire en douceur, mais ils devront rapidement faire face à des imprévus. On ne sait jamais quand l’amour viendra frapper à nos portes et lorsque cela arrive, faut-il abandonner ses rêves pour le vivre ? Un amour récent peut-il entraver les buts de chacun ? Au fil du temps, on découvre la personnalité introverti et brute d’Aii se lier à celle extraverti et douce de Saen. De plus, on ne pourra qu’apprécier l’effort de communication.
Enfin, Dome et Vee, le couple inattendu. Les étincelles entre eux finissent par un brasier géant et surprenant pour chacun d’eux – nous aussi, téléspectateurs. Au fil du drame, Dome et Vee explorent leurs limites. Leur relation pourrait se résumer au fait de rencontrer la bonne personne au mauvais moment. Si certains bouderont la fin, elle est l’issue la plus réaliste, car ce drame se base beaucoup sur la réalité. La conclusion de ce couple n’est pas sans rappeler Kissable Lips (깨물고싶은) boudé pour sa fin. Malgré tout, on pourra regretter un temps d’écran réduit pour ce dernier couple, notamment à partir de la seconde moitié du drame.
Malgré des sauts dans le temps pouvant perturber (car non indiqués avec précision), l’ambiance et le réalisme sont des arguments alliés pour ce drama qui nous plonge au cœur des conflits intérieurs. Montage, jeu des acteurs et palette de couleurs au rendez-vous.
Réalisé par Sand Dhammarong Sermrittirong (My Bubble Tea (2020), The Gifted (2015/18)), You’re My Sky est disponible sur Viki.
