Tee Bundit Sintanaparadee est une figure récurrente des BL thaïlandais ces dernières années. Particulièrement actif cette année, c’est avec émotion qu’il signe le BL historique I Feel You Linger in the Air avec Non Chanon Santinatornkul et Bright Rapheephong Thapsuwan. Coup de cœur !

Jom (Non Chanon Santinatornkul) est un architecte en charge de la rénovation d’une maison ancienne. Suite à une douloureuse séparation, Jom est victime d’un accident de voiture. Il se retrouve propulsé dans le passé en 1927 et fait face à l’homme dont il rêve, Khun Yai (Bright Rapheephong Thapsuwan).

Les premières images promotionnelles de I Feel You Linger in the Air m’avait intrigué. Loin des grandes villes et d’une époque moderne, le drama nous promettait un retour dans les années 20 au cœur de Chiang Mai, en Thaïlande. Ancienne capitale du royaume de Lanna jusqu’en 1558, elle est aujourd’hui un centre culturel et religieux abritant des centaines de temples bouddhistes. Bien que la ville n’apporte que peu d’intérêt à l’intrigue, les quelques décors suffisent pour y croire et se mettre dans l’ambiance.

L’intrigue débute tout d’abord avec Jom incarné par Non Chanon Santinatornkul. Le cœur brisé, il est victime d’un accident et se retrouve transporté en 1927. Paumé, les ennuis lui collent à la peau sans pour autant être dans la démesure. Prétextant ne pas se souvenir de qui il est, il est embauché en tant que serviteur. Non Chanon Santinatornkul fait un travail remarquable pour transmettre chaque émotion et n’abuse jamais d’un surjeu déplaisant. L’acteur démontre un jeu doux en accord avec son personnage.

Face à lui, Khun Yai, interprété par Bright Rapheephong Thapsuwan. Le personnage est un très joli contraste à Jom. D’ailleurs, ils permettent d’offrir un solide équilibre qui perdure au fil des épisodes. Si ce dernier dégage une continuelle douceur, Khun Yai apparaît comme plus sauvage bien qu’il ne soit pas irréfléchi pour autant, au contraire. D’abord curieux de l’arrivée de Jom, il en devient intrigué, peut-être même fasciné avant de tomber amoureux. Bright Rapheephong Thapsuwan délivre un performance franche aux sentiments multiples.

La relation entre Jom et Khun Yai est magnifique. On peut sentir les crépitements sans que cela ne devienne niais ou saturé de sucre. La romance est mature avec les sentiments qui se dévoilent. Le cheminement romantique est doux, lent et juste. Quand au reste du casting, il est très bon. On y suit de nombreuses sous intrigues, certaines plus entraînantes que d’autres. D’ailleurs, tous les personnages sont liés d’une façon ou d’une autre. Ainsi, les personnages du présent s’associent aux personnages de passé. On laisse peu de place aux moments inutiles.

Malgré tout, la temporalité est un léger problème tout au long des épisodes. Entre deux actions, un certain temps se passe au point qu’on puisse penser que des semaines se sont écoulées, si ce n’est plus (ou moins). On comprend facilement comment tout s’axe, mais il manque quelques détails pour saisir toutes les subtilités. Cela dit, le final laisse un goût de facilité flotter dans l’air. Le drama existe sous deux versions – TV & Uncut. Je recommande évidemment la version non coupée, car plus généreuse sur son intrigue et son développement. Cela dit, si seule la romance est motivante, la version TV devrait faire l’affaire.

Et pourtant, sur fond d’amour maudit avant l’heure, l’ambiance, les décors et les costumes nous plongent dans une Thaïlande passée avec une bande son qui finit de sublimer l’ensemble. Coup de cœur !

I Feel You Linger In The Air est disponible sur YouTube.