Bite Me (ส่งร้อน เสิร์ฟรัก) est un BL culinaire thaïlandais adapté du roman de Sammon qui nous plonge au cœur des cuisines, aux côtés d’un chef talentueux, Aue, et d’un passionné de cuisine, Aek.

Aue (Zung Kidakarn) est un chef talentueux qui n’a jamais compté ses efforts pour réaliser son rêve. Malgré le travail accomplit, il saut qu’il lui manque quelque chose. Aue pense trouver ce quelque chose en Aek (Mark Siwat). Avec Aek à ses côtés, Aue pourra-t-il surmonter les obstacles ?

Grâce à ses trailers appétissants, Bite Me nous mettait l’eau à la bouche. Entre sa qualité visuelle et les plats thaïlandais aux couleurs vives, voilà qui ouvrait l’appétit. Les promesses étaient là pour nous plonger au cœur des cuisines, mais cela a-t-il fonctionné ?

Une cuisson très lente

Bite Me n’est pas un mauvais drama. Malheureusement, les nombreux défauts qui s’accumulent au fil des épisodes finissent par saler sévèrement le spectateur. Tandis que le premier épisode pose tranquillement ses bases, la suite s’enchaîne dans un rythme si lent qu’il est difficile de ne pas sentir l’ennuie pointer le bout de sa cuillère. Au cours des onze semaines de diffusion, l’intrigue n’avançait que de quelques minutes par épisodes (d’en moyenne 45 minutes). On ne pourra nier le soin apporté à la cuisine thaïlandaise, tant sur le dressage des assiettes que sur les captures. Chaque épisode ira de son plat phare faisant gronder nos estomacs d’envie. Pas de doute que la nourriture semblait exquise au point de nous faire oublier les personnages. Ou du moins pendant quelques instants…

Mark Siwat (Aek) & Zung Kidakarn (Chef Aue) - Bite Me - Linkdramas
Mark Siwat (Aek) & Zung Kidakarn (Chef Aue)

Contrairement à The Yearbook où la narration lente avait toute sa place, ici elle donne seulement un sentiment de confusion et d’incertitude. En effet, on ne cesse de se demander où le réalisateur souhaite nous amener. Les intrigues et sous-intrigues se confrontent, mais elles n’offrent aucun arôme particulier. On nous dresse les portraits des « méchants de l’histoire », pourtant, nous n’aurons aucune réelle explication ni conclusion les concernant. Pourquoi étaient-ils là, en fin de compte ?

Quelle cuisson pour la romance ?

Bleue ? Saignante ? A point ou bien cuite ? Peut-être qu’à peine saisie serait la meilleure façon de définir la romance. Tout juste effleurée, elle semblait prometteuse et douce. Pourtant, elle empruntera un chemin tortueux qui laisse le spectateur confus. Après dix épisodes, on pouvait penser que le onzième serait le tir gagnant. Celui qui vient balayer tout le reste, effacer toutes les galères et les peines. Mais non… Ce qui ne fait qu’accentuer ce sentiment de confusion lorsqu’on ne découvre pas de changement ou un réel développement entre les deux personnages. Si les sentiments sont là (les longs et interminables regards), les interactions sont réduites au strict minimum. Le réalisme ? Il est effacé pour nous montrer l’aube qui s’élève lentement.

Quant à la romance secondaire, elle reste appréciable et semble presque plus développée que le duo principal. Et ça… Cependant, on pourra apprécier pleinement la douceur de Zung Kidakarn et l’évolution du jeu d’acteur de Mark Siwat. Malgré l’écriture timide et incertaine des personnages, ils arrivent à rendre l’ensemble plutôt agréable à défaut d’apprécier l’intégralité des intrigues.

Le placement de produit de l’enfer…

Les placements de produits sont monnaie courante, aujourd’hui. S’il fut un temps subtile, il n’est plus aussi rare, si bien qu’il échappe rarement au spectateur. Cependant, c’est une pratique qui permet un financement plus intéressant aux productions et s’il est bien utilisé, on s’accommode pleinement. Malgré cela, il est difficile de ne pas trouver celui de Bite Me abusif et gênant. En effet, alors que le spectateur patiente d’enfin voir l’intrigue bouger, on préfère le bombarder. Entre la boisson (qui reste la mieux intégrée), l’application (avec en plus un tutoriel pour s’en servir et la mention des codes promotionnels) ou encore la réduction d’une assurance pour un scooter (avec carrément un figurant qui lit son pdf), c’est à se demander si Bite Me n’était pas une simple tribune promotionnelle.

Bite Me n’est pas mauvais dans son fond, mais souffre terriblement dans sa forme. Avec ses longueurs, les dialogues qui cassent un rythme fébrile et un manque d’interactions, on se demande ce que le réalisateur voulait vraiment dire.

Bite Me est disponible sur Viki et compte 11 épisodes. Un épisode spécial sera diffusé le 14 novembre sur la plateforme.