Copycat Killer avec Chris Wu et Fandy Fan reprend les codes du thriller classique. Malgré ses incohérences et sa narration lente, sa tension, son casting et sa photographie en font un drama entraînant.

Quand une série de meurtres sordides jette une ville dans le chaos, un procureur opiniâtre (Chris Wu) doit jouer au chat et à la souris sur fond de manipulation face à un criminel (Fandy Fan) dangereux.

Basé sur le roman publié en décembre 1989 de l’auteur japonais Miyabe Miyuki, Copycat Killer retrace l’histoire du premier cas de meurtre en série à Taïwan. Une affaire qui plonge la ville de Taipei dans une incertitude et une peur profonde. Au cœur des années 90, de jeunes femmes sont enlevées et tuées. À la fois sombre et tordu, on retrouve une touche de Saw (l’original de James Wan, cela va de soit) dans ses premiers épisodes.

Chris Wu et Fandy Fan, qui est le chat ?

À sa tête, Chris Wu incarne Guo Xiao Qi, un procureur intègre et motivé par le sens de la justice. Traumatisé dans son enfance, ce passé alimente sa motivation pour rendre justice. Personnage marquant de la série, il est celui qu’on suit avec son envie de clôturer cette affaire par tous les moyens. Chris Wu offre un personnage intègre, porté par une émotion subtile. Face à la main de la justice, Fandy Fan en tant que Shen Jia Wen. Tueur dangereux et manipulateur, il s’amuse avec les médias et se délecte des menaces proférées à son encontre. Fandy Fan montre une nouvelle palette de son jeu d’acteur dans laquelle se confronte folie et sauvagerie. Malgré tout, on pointera du doigt un personnage quelque peu caricatural.

Quant au reste casting, chacun participant de près ou de loin à l’enquête, permet d’ajouter une dynamique intéressante.

Le montage est un renfort précieux. Chaque scène ou chaque coupe ont des effets de tension. Les mouvements de caméra influent sur les émotions jouant avec les nerfs du spectateur. L’horreur psychologique s’associe aux scènes plus graphiques – sans que cela ne devienne gratuitement répugnant.

La narration est lente, mais offre quelques récompenses avec des révélations impactantes. Malgré tout, on sent que les derniers épisodes traînent inutilement. Un format plus condensé aurait renforcé la tension au lieu de la distiller et perdre une partie de son effet. Quant au reste de ce thriller taïwanais, il en ressort une belle photographie offrant une véritable (re)plongée dans les années 90.

Copycat Killer, réalisé par Tang Sheng Rong, est disponible depuis le 31 mars sur Netflix.