Mêlant l’horreur aux mystères avec anticipation, The Spirealm (致命游戏), avec Huang Jun Jie et Xia Zhi Guang, plonge les personnages et le spectateur dans un dédale de portes toutes aussi dangereuses les unes que les autres. Il est inutile de tenter de fuir, car on ne rejette pas les portes. Coup de cœur !
Alors qu’il s’immerge dans un jeu en version bêta, Ling Jiu Shi (Huang Jun Jie) découvre un monde étrange dans lequel il fait face à douze portes. Aidé par Ruan Lan Zhu (Xia Zhi Guang), Ling Jiu Shi explore chaque portes, toutes aussi dangereuses les unes que les autres. Jusqu’à ce que la vérité le frappe, chaque incident dans les portes à un impact sur le monde réel.
Ouvrir une porte n’est pas difficile. C’est un geste automatique et sans incidence. À l’inverse, dans le monde de The Spirealm, les portes ont un tout autre sens, si bien qu’elles en deviennent mortelles si vous n’y prenez pas garde.
Les portes se distinguent par leurs scénarios et thèmes uniques, regroupées en quatre catégories avec des degrés de difficultés variés. Inspirées par les quatre animaux (le Dragon Azur, le Tigre Blanc, l’Oiseau Vermillon et la Tortue Noire), les portes renferment un mystère qu’il faut résoudre pour espérer trouver la clé et ouvrir la porte pour en sortir. Dans un rythme soutenu et immersif, l’histoire mêle l’horreur aux mystères et déborde de sources d’inspiration. Contes (les frères Grimm), légendes (Teru teru bozu), lieux emblématiques hantés (Waverly Hills Sanatorium), musiques (Satchan) ou encore peintures (Lady in the Rain). Les portes dissimulent des univers dangereux et captivants où les personnages évoluent.
Ling Jiu Shi est un développeur qui vient de quitter son emploi et se retrouve propulsé dans le monde des portes de The Spirealm. Je n’avais pas revu Huang Jun Jie depuis Truth or Dare (花好月又圆). C’est agréable de voir que son jeu s’est bien peaufiné depuis. Sans être parfait, Huang Jun Jie incarne un personnage qui projette différentes émotions. Confusion, surprise, maturité, confiance et charisme sont quelques-unes d’entre elles. De plus, le personnage connaît une belle évolution au fil de l’histoire, tout comme son acteur, qui affine son talent au fur et à mesure des épisodes.
À ses côtés, Ruan Lan Zhi qui dirige l’organisation Obsidian. Toujours tiré à quatre épingles, personne n’est préparé à la perfection de cet homme. Xia Zhi Guang dépeint un personnage aux multiples facettes. Il apparaît comme un joueur sérieux et fiable, parfois indifférent ou dangereux. En dehors des portes, il garde ce charisme propre à Ruan Lan Zhi, tout en dévoilant un côté plus doux et affectueux – particulièrement envers Ling Jiu Shi. Dans ses tenues toutes aussi élégantes les unes que les autres, Xia Zhi Guang séduit ses adversaires, mais aussi ses alliés et les spectateurs.
Le reste du casting est tout aussi riche. Que ce soit les alliés, les PNJ ou les antagonistes. Liu Ruo Gu, qui incarne un duo de jumeaux (Cheng Yi Xie & Cheng Qian Li). Liu Xiao Bei (Li Dong Yuan) qui devient un allié qui nous brise le cœur, tout comme Lu Meng Lin (Tan Zao Zao) qui apparaît comme un boulet, mais à laquelle on s’attache sans le réaliser. Natas Akosa (Zhang Wei) en tant que savant fou. Ou encore Zhang Ji Nan que j’ai haï jusqu’au bout.
Encore une fois, la Chine démontre son talent pour broder des romances qui n’en sont officiellement pas. Des bromances qui offrent des nuances encore plus frappantes que des relations assumées. Il n’est pas rare qu’un BL censuré chinois provoque une envolée de papillons : Word of Honor (山河令), Killer and Healer (恨君不似江楼月) ou encore Guardian (镇魂) pour ne citer qu’eux. La subtilité est souvent plus foudroyante que l’explicite. Cela montre aussi la créativité d’une production afin de contourner la censure. Toute cette subtilité et ces jeux de regards font illusion.
Mon cœur a été malmené pendant des heures au cours des 38 épisodes. On parle parfois de 78 épisodes, il s’agit de la première diffusion – avant qu’elle ne soit supprimée 2 heures plus tard, à cause de la censure. Rapidement, les portes deviennent une obsession. Ainsi, si les personnages ne peuvent pas les rejeter, je ne le pouvais pas non plus. J’étais obsédée par elles ! Je pensais constamment aux portes et aux personnages. C’était à la fois terrifiant et grisant. Cela m’a rappelé les heures d’anticipation devant Word of Honor trois ans auparavant. Cette excitation particulière que seule les drames chinois parviennent à influer.
Le final du drama est différent de l’œuvre originale. J’ai eu connaissance de la fin du roman avant d’avoir vu la fin du drame, mais chacune est intéressante. Si les révélations finales (du drama) sont douces-amères, elles sont cohérentes. Bien que le doublage ne soit pas exempt d’imperfections, il reste néanmoins satisfaisant. Malgré un budget limité, la production a accompli un excellent travail dans son ensemble. Les visuels étaient captivants et agréables, avec des effets de bonne facture, ainsi qu’une bande originale efficace.
En bref, si les joueurs ne peuvent rejeter les portes, c’est également le cas des spectateurs. Lorsqu’une porte s’ouvre, vous ne pouvez ignorer les suivantes.
The Spirealm est disponible sur Viki (38 épisodes, eng sub).
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