The Silent Sea (고요의 바다) nous promet la Lune et nous l’offre avec son esthétique et ses nombreuses pistes. Entre morale et éthique scientifique, dépaysement assuré dans ce thriller lunaire aux codes horrifiques.
Alors que la Terre est dévastée par la sécheresse, une équipe d’astronautes, dirigée par le commandant Han (Gong Yoo) est envoyée sur la Lune afin de récupérer des échantillons de la station Balhae. Cinq ans auparavant, un accident a causé la mort de nombreux employés dont la sœur du Doctor Song Ji An (Bae Doona) qui y voit l’occasion d’enfin obtenir des réponses.
Une tristesse planétaire
The Silent Sea s’ouvre comme une majorité de space-opera. À peine débuté qu’on nous plonge dans une action avant de nous offrir un retour en arrière. Se présente alors une terre triste et sèche avec une photographie jaunie qui renforce le sentiment de désespoir. La Terre n’est plus ce qu’elle était si bien qu’on découvre avec peine des files d’attente pour remplir des bidons d’eau. Ainsi, on comprend rapidement le contrôles imposées sur les ressources et les diverses classes sociales : l’élite et la populace, pour résumer.
Une fois dans l’espace, l’ambiance n’est pas sans rappeler « Alien, le huitième passager », premier opus d’une des plus grandes sagas spatiales du cinéma de Ridley Scott, sorti en 1979. Son ambiance huis-clos, sa tension grimpante, son mystère et son image sombre sont des ingrédients efficaces. Peu importe que vous débutiez ou pas dans le cinéma sud-coréen, on ne manquera pas le budget tant dans les décors d’excellentes factures que dans les costumes. Dans un tel univers, il est facile de donner ce sentiment de basse qualité. Cependant, cela ne sera pas le cas avec The Silent Sea.
Le drama aborde de nombreux thèmes qui viennent toucher notre morale, mais également l’éthique sur le plan scientifique. On compte également sur les différentes façons de gérer une catastrophe. Cela incluant la concurrence dans l’espace entre sociétés privées et gouvernements. Malheureusement, on comprend rapidement où souhaite nous mener l’intrigue. Et cela aura un effet néfaste sur l’ensemble en nous perdant avec nos personnages qui se perdent dans un dédale de couloirs et de scènes inutilement longues.
Un casting de l’espace aux portraits arides
On retrouve un casting solide, mais pas sans défauts. Le commandant Han, incarné par Gong Yoo (Seo Bok, Silenced, Train to Busan ou encore Goblin). À la fois droit dans sa mission, mais torturé. Bae Doona (Stranger, Kingdom) dans la peau de Song Ji An, une docteur en proie à des réponses. C’est avec plaisir qu’on retrouvera Kim Sun Young, Lee Joon, Lee Moo Saeng ou encore Heo Sung Tae. Or, malgré les bonnes volontés, il restera difficile de s’attacher aux personnages. En effet, le passif et les quelques moments voulant jouer sur l’émotion ne seront pas suffisants. Plus qu’une absence émotionnelle, le passé inexistant des personnages ne viendra pas renforcer donner matière à chacun d’eux. Cependant, on appréciera la performance de chacun.
Malgré un bon démarrage et les codes du genre, The Silent Sea perdra rapidement le contrôle, plongeant le téléspectateur dans un dédale de couloirs et d’un rythme inutilement traînant. Cependant, et bien qu’en Corée du Sud, le drama ait reçu des critiques contrastée, on espère voir d’autres projets similaires. Car oui, il faudra bien l’avouer, malgré ses défauts, c’était plutôt bon.
The Silent Sea est disponible sur Netflix.