Le Bal des 41 de David Pablos relate un drame survenu au Mexique en 1901. Avec sensibilité, sensualité et émotions brutes, aimer un autre homme pourrait bien conduire à une perte désespérée.

Ignacio de la Torre y Mier (Alfonso Herrera), homme politique nouvellement marié à la fille du président du Mexique pourrait tout avoir. Pourtant, il garde sous silence son homosexualité. Il fait la rencontre d’Evaristo Rivas (Emiliano Zurita) dont il tombe amoureux et qu’il invite à rejoindre le cercle privé, mais clandestin, des 41.

18 novembre 1901, Mexique. Une descente de police interrompt une petite fête privée rue La Paz dans le quartier de Colonia Tabacalera. Ce soir-là, 42 hommes sont arrêtés, mais l’histoire n’en retiendra que 41. Ils deviendront rapidement la risée du pays. La presse ira jusqu’à leur attribuer le surnom de « Los 41 maricones » ou « Les 41 pédales » en français. Certains hommes seront emprisonnés, mais pourront retrouver la liberté en payant leur caution. Mais douze d’entre eux seront envoyés à Yucatán et condamnés aux travaux forcés.

Inspiré d’une histoire vraie

Le Bal des 41 relate l’histoire d’un club où des hommes pouvaient laisser libre cours à leur désir et nature, aimer les hommes. David Pablos nous dévoile alors des portraits de la haute société (politiciens, banquiers, entrepreneurs…) avec une élégance propre des débuts du XXe siècle. D’une partie de billard à de longs dîners ou encore des orgies, les scènes (graphiques pour la plupart, mais sans jamais devenir grossières et/ou vulgaires) qui se déroulent sont comme une ode à l’amour et au plaisir charnel.

Ignacio avait tout ce qu’il voulait, ou presque. Derrière cet homme charismatique et charmant sommeillait un secret. Celui d’aimer les hommes. Et ce secret se retrouve en danger lorsque le bel Evaristo entre en scène. Alfonso Herrera et Emialiano Zurita marquent les esprits, montrant chacun une performance juste, honnête et passionnée. Ils apportent une sincérité tranchante aux personnages avec une profonde élégance.

Mitzi Mabel Cadena dans la peau d’Amanda (l’épouse), n’est pas en reste et compte bien obtenir ce qu’elle souhaite. Elle tiendra son rôle jusqu’au bout au point de rendre le téléspectateur confus à son sujet. Devons-nous compatir ou la haïr ?

Un final d’une émotion déchirante

David Pablos donnera le coup de final sur les cinq dernières minutes. Des images poignantes, tranchantes et d’une douleur absolue, porté par une photographie intime, des plans rapprochés et une musique immersive. Le réalisateur ne nous épargne pas et met en lumière une profonde tristesse. On pourra peut-être reprocher l’absence politique afin de renforcer les interdits de telles relations. Mais ces absences ne seront qu’un détail au milieu de cette passion brûlante de deux hommes sincèrement amoureux.

Avec sa photographie soignée et son immersion totale grâce aux décors et costumes, Le Bal des 41 met en lumière un fait important de l’histoire mexicaine, mais terriblement méconnue au-delà de ses frontières. Avec un casting solide et une histoire franche et honnête, David Pablos rend hommage à ces hommes qui voulaient seulement aimer et être aimés.

Le Bal des 41 (ou El baile de los 41) est disponible sur Netflix.