Sakurada Dori et Yoshimoto Miyu partage l’écran au travers de Kuzu no Honkai, un drama à la psychologie poussée en plein âge ingrat : l’adolescence.

Mugi Awaya (Sakurada Dori) et Hanabi Yasuraoka (Yoshimoto Miyu) âgés de dix-sept ans forment le couple idéal aux yeux de tous. Pourtant, ils partagent tous deux partagent un amour non réciproque : Mugi est amoureux de sa professeur et Hanabi d’un ami de la famille, également professeur. Ensemble, ils comblent leur manque d’affection en partageant une intimité motivée par la solitude. Mais est-ce que les choses resteront intactes ?

« Kuzu no Honkai » également titré « Scum’s Wish » est adapté du manga de Yokoyari Mengo, paru entre 2012 et 2019 avec un total de neuf tomes. Le manga connaît également une adaptation en anime dans le courant 2017. Mon avis sera exclusivement centré sur le drama et sans point de comparaison.

Un drama tournée vers la psychologie

Il s’agit d’un drama différent sur pas mal de points et même s’il date de 2017, il amène une certaine fraîcheur dans le genre. Au cours des douze épisodes, nous allons suivre deux personnages principaux : Hanabi et Mugi. Chacun possède son passé et vit un amour non réciproque. Nous avons tout d’abord Hanabi. Cette dernière n’a jamais eu de père, mais l’homme dont elle est amoureuse, Kanai Namiru n’a jamais eu de mère. D’une certaine façon, ils vont devenir amis malgré leur différence d’âge. Plus on regarde et plus on se demande si Hanabi ne confond pas l’amour d’un homme avec l’amour d’une figure paternelle. On sent qu’elle l’aime vraiment, mais la limite ne pourra-t-elle pas être floutée ? Après tout, l’adolescence est une période émotionnellement rude pour chacun d’entre nous.

Cependant, son personnage est travaillé et la façon dont elle passe par plusieurs émotions vont lui permettre de prendre conscience de ses actes de ses choix au fil des épisodes. Y’a un temps de réflexion et d’analyse très intéressantes à son sujet. D’un autre côté, on va surtout voir une jeune fille en quête d’elle-même qui ne sait pas comment réagir, qui semble avoir une peur bleue de la solitude et qui tente de trouver sa place. Et on sait tous que trouver sa place à cet âge ingrat est difficile.

Sakurada Dori dans une interprétation brillante

Concernant Mugi, il est moins développé qu’Hanabi bien qu’on note un rattrapage sur les deux ou trois derniers épisodes. Il est assez difficile de vraiment comprendre Mugi en raison de ses silences, mais on voit son affection pour Hanabi changer, tout comme son amour pour sa professeur, Minagawa Akane.

C’est un personnage que j’aurai voulu travaillé plus en profondeur, mais je pense que le manga ou l’anime pourront peut-être répondre à mes questions. Malgré cela, son personnage m’a séduite et m’a touché lorsqu’il prend conscience que l’amour n’est pas aussi beau qu’on l’imagine. Ma réelle déception est, encore une fois, le manque de développement à son sujet, car il y avait tout un potentiel. Cependant, sa performance mérite une attention particulière, car encore une fois, incarner un personnage qui ne montre pas ses émotions est plus difficile qu’il n’y paraît. Il est définitivement la petite révélation de ce drama à mes yeux.

Pour être brève sur les autres personnages, ils ont leurs scènes, mais on en apprendra pas plus à leur sujet. Il est évident que Minagawa Akane use de son corps pour séduire. Elle le dit elle-même, de plus on voit clairement que son reflet est ce qu’elle préfère (plutôt narcissique, mais soit). Quant à Kanai Namiru, c’est celui qui laisse totalement de marbre. Il m’a plus fait penser à un homme qui tombe amoureux et c’est tout. Venant de sa part, c’est le vide total.

La pudeur japonaise effacée

La sexualité est présente et abordée sous plusieurs angles. Ce point n’est en rien vulgaire, au contraire, il rend l’ensemble plus adulte. Certaines scènes sont amusantes, car elles viennent appuyer sur un réalisme des premières fois. Je pense notamment à la scène où Hanabi veut faire plaisir à Mugi, mais tout ne se passe pas comme prévu. C’est à la fois gênant, mais mignon.

Pendant tout le drama, les choses sont abordés respectueusement. Je ne dirais pas que la relation est toxique entre eux parce que j’y ai trouvé une forme d’équilibre qui leur convient et dont ils ont conscience… Purée, ce drama pousse ma réflexion au maximum. La relation entre les deux personnages est claire : elle leur offre un certain confort et une sécurité. On sent qu’ils aiment passer du temps ensemble, mais l’étincelle qui fait battre leurs cœurs n’est pas là. Du moins… En partie, mais encore une fois, la fin est sujette à réflexion.

Pour parler de la fin en évitant tout spoiler, sur le moment, je reconnais avoir été déçue. Mais après une courte réflexion, c’est une fin logique. Il suffit de prendre quelques secondes pour revoir toute l’histoire et oui, c’était la meilleure fin possible. D’autant plus que le message délivré est intéressant et s’applique pour bien des choses.

En bref, Kuzu no Honkai est un drama à la psychologie forte dans les années les plus difficiles de nos vies : l’adolescence. Cœurs brisés, espoirs à sens unique, on plonge dans une tourmente qui s’avère plus profonde qu’il n’y paraît. À voir, mais pour un public averti.