Malgré son apparence de déjà vu, Kuzu no Honkai (Scum’s Wish) creuse la psychologie de ses personnages tout en s’intéressant à l’une des périodes les plus rude émotionnellement, l’adolescence.

Mugi Awaya (Sakurada Dori) et Hanabi Yasuraoka (Yoshimoto Miyu) âgés de dix-sept ans forment le couple idéal aux yeux de tous. Pourtant, ils partagent tous deux un amour non réciproque. Ensemble, ils comblent leur manque d’affection en partageant une intimité motivée par la solitude. Mais est-ce que les choses resteront intactes ?

Adapté du manga de Yokoyari Mengo, on pourrait penser qu’en raison de sa sortie (2017), il ne serait pas différent des autres. Et pourtant ! Kuzu no Honkai apporte un vent de fraîcheur avec des personnages travaillés.

Tout d’abord, Hanabi. Au fil de l’histoire, elle traverse de nombreuses émotions. Pourtant, si on s’y attarde, on est en droit de se demander si elle ne confond pas l’affection et l’amour. De même, si elle arrive à distinguer l’amour pour un homme de l’amour d’une figure paternelle. Enfin, j’ai notamment vu une jeune femme en quête d’elle-même. Hanabi ignore comment gérer ses émotions et à une peur bleue de la solitude, tandis qu’elle tente de trouver sa place. Yoshimoto Miyu fait un travail formidable sur son personnage en lui apportant du contraste et une sensibilité profonde.

Ensuite, le personnage de Mugi. Moins développé, il est difficile de vraiment le comprendre en raison de ses nombreux silences. Pourtant, on ne manque pas le changement dans son affection envers Hanabi et même son amour pour sa professeur, Minagawa Akane. Certes, il manque un peu de profondeur, mais le personnage se révèle touchant, notamment lorsqu’il prend conscience que l’amour n’est pas aussi doux et beau qu’on l’imagine. Sakurada Dori apporte une jolie performance avec beaucoup d’effacement, mais avec une poignée d’émotions bien ancrées.

Quant aux restes des personnages, il est évident que Minagawa Akane use de son corps pour séduire. Après tout, elle le dit-elle même. Quant à Kanai Namiru, il est un homme qui tombe amoureux et c’est tout.

Sakurada Dori (Mugi) & Yoshimoto Miyu (Hanabi) - Kozu no Honkai クズの本懐 - Fuji TV
Sakurada Dori (Mugi) & Yoshimoto Miyu (Hanabi) – Kozu no Honkai クズの本懐 – Fuji TV

Si la plupart des productions aujourd’hui vont faire du sexe un argument marketing, ce n’est pas le cas de Kuzu no Honkai. La sexualité est présente et mise en scène de plusieurs façons (hétéros et lesbiennes). Jamais vulgaire, elle renforce le ton réel que le drame souhaite montrer – notamment les maladresses des premières fois. Au fil de l’histoire, les choses sont abordées avec respect. À mes yeux, leur relation n’est pas toxique, car ils ont trouvé une forme d’équilibre. Leur relation est claire, car elle leur offre confort et sécurité. On sait qu’ils aiment passer du temps ensemble, mais l’étincelle romantique n’est pas là. Ou du moins, en partie.

Quant à la fin, si lors du visionnage je sentais une légère déception, ce n’est qu’après réflexion que je lui ai trouvé une logique. En repensant à l’histoire, c’était la fin la plus intéressante. D’autant plus que le message délivré s’applique pour bien plus qu’une relation sentimentale.

En bref, Kuzu no Honkai est un drame à la psychologie forte et en plein cœur d’une phase émotionnellement rude, l’adolescence. Cœurs brisés, amour à sens unique, on plonge dans une tourmente qui s’avère plus profonde qu’il n’y paraît.

Kozu no Honkai クズの本懐 - Fuji TV
Kozu no Honkai クズの本懐 – Fuji TV