Basé sur le manga de Shungiku Nakamura, Junjou Romantica connait une réputation solide. S’il dégage de la nostalgie par ses personnages, il n’en reste pas moins une bien mauvaise représentation de relations amoureuses.

Quatre couples aux histoires différentes. Junjou Romantica avec Misaki, un étudiant aux résultats assez médiocres et Usami, un auteur populaire. Junjou Egoïst avec Hiroki, assistant professeur en littérature et Nowaki, interne en médecine. Et Junjou Terrorist avec Miyagi, professeur de littérature et Shinobu, jeune étudiant. Junjou Mistake avec Ryuichiro, directeur d’une maison d’édition et Kaoru, son secrétaire.

On entend souvent dire que Junjou Romantica est la série parfaite pour tous les fans de yaoi. Elle est devenue culte pour beaucoup. En réalité, elle n’est pas entièrement mauvaise et connaît quelques scènes bien pensées. La série sait également gérer les situations avec humour ou offrir tout simplement de belles séquences émotionnelles. D’ailleurs, ces dernières sont souvent exploitée dans Junjo Egoist. Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de ne penser qu’à une chose : le harcèlement sexuel continu sur trois saisons.

Junjo Romantica est un condensé de clichés yaoi. Avec le temps, c’est aussi devenu un sorte de guide dans le genre – j’ignore si c’est aussi le cas de la version papier. Le harcèlement sexuel et les valeurs de consentements sont quasi inexistantes dans le genre encore aujourd’hui. D’ailleurs, il suffit d’ouvrir un webtoon pour s’en rendre compte. Il est rare de trouver un yaoi (ou un shonen-ai) qui respecte ses valeurs. Parfois, j’ai l’impression que le yaoi est l’excuse des comportements problématiques.

En effet, je n’ai pas de nostalgie particulière pour Junjou Romantica bien qu’il soit l’un des premiers yaoi que j’ai eu l’occasion de voir il y a des années. J’ai toujours eu du mal avec Misaki. Pourquoi Usami tombe-t-il amoureux de lui ? D’ailleurs, pourquoi tout le monde semble tomber amoureux de Misaki ? J’ai toujours été incapable de comprendre ce qu’on pouvait lui trouver d’attirant – à moins d’aimer l’immaturité. De même quant à l’égoïsme bien ancré de Hiroki alors que Nowaki tente de tout lui donner. Et bien sûr, le caprice enfantin de Shinobu (18 ans) avec un Miyagi (35 ans) qui décide d’aimer cet homme parce que… Bah, parce que pourquoi pas ? Caprice d’enfant dans toute sa représentation.

Junjou Romantica possède quelques bons points, mais ses nombreuses scènes problématiques sont un frein quant au fait de le considérer culte. À choisir, autant préférer Sekaiichi Hatsukoi qui n’est pas exempt de défauts, mais nous évite trois saisons de harcèlement sexuel.

L’intégrale de Junjou Romantica est disponible sur ADN.