In Between Seasons (환절기) est un drama familial captivant aux longues scènes silencieuses, mais hurlantes de vérités et d’émotions.
Tout commence par un accident de voiture avant de nous renvoyer quatre ans plus tôt. À ce moment-là, nous faisons la connaissance des trois personnages qui vont rythmer le drame. Tout d’abord, Mi Kyung (Bae Jong Ok), la mère. Son fils, Soo Hyun (Ji Yoon Ho) et son ami, Yong Joon (Lee Won Geun).
In Between Seasons en déroute plus d’un et souffre de critiques déméritées. Entre ceux n’ayant pas était plus loin que le bout de leur nez (n’y voyez rien de péjoratif) et d’autres s’attendant à une romance entre deux jeunes hommes, autant dire que Lee Dong Eun offre quelque chose de bien différent. Et s’il y a bien une chose que Lee Dong Eun nous raconte, c’est une histoire remplie de secrets…
Parler en silence…
Lee Dong Eun fait le choix de miser sur les actions plutôt que les mots. C’est un choix courant dans ce genre de productions et qui donnent un impact différent aux scènes qui défilent. De ce fait, le film offre de nombreux silences pour exprimer les émotions des personnages. In Between Seasons ne vous sert pas les émotions sur un plateau d’argent. Il ne vous dit pas non plus ce que vous devez penser. À la place, vous devez analyser, comprendre, voir et lire entre les lignes. C’est un film qui vous murmure des secrets depuis sa scène d’ouverture. Des secrets qu’on ne dit pas à voix haute, mais qui sont là.
Ce film, c’est l’histoire secrète entre trois personnes qui s’aiment sincèrement, mais qui s’aiment différemment. Avec des épreuves lourdes, des secrets et une société encore conservatrice. En effet, vous ne pouvez pas attendre de ce long-métrage les clichés de ces dernières années dans les séries ou une image lumineuse à s’en esquinter la rétine. À la place, ce sont des couleurs naturelles qui jonglent avec les émotions du moment – rien qu’aux affiches, on navigue entre les teintes d’un printemps chaud et la fraîcheur d’un hiver.
On peut voir une évolution des personnages au fil des minutes qui s’écoulent. Le temps passe et Mi Kyung commence par voir les choses d’un œil différent. À côté de cela, on admire la ténacité de Yoon Joon qui reste amoureux de Soo Hyun et refuse de le laisser, bien qu’il tente de vivre un minimum sa vie. Le tout est porté par des performances poignantes qui viennent équilibrer l’ensemble. Un ensemble magnifique.
Une fin à l’interprétation personnelle
Certains réalisateurs ne veulent pas dire les choses ni les montrer – ainsi, les silences prennent le relais. C’est un choix qui oblige le téléspectateur à pousser ses propres réflexions afin de mettre un point à l’histoire. Parfois, on ressent une frustration quant à ce choix. D’autres fois, c’est en prenant le temps d’y repenser qu’on réalise que le choix était judicieux.
À savoir que la fin du film est différente de celle du livre. Tandis que dans le support original, Su Hyeon et Yong Joon tiennent un café ensemble, dans le film, c’est sensiblement différent.
Les interprétations ci-contre sont personnelles, sachez-le. Et c’est d’ailleurs ce qui rend le film unique (de mon point de vue). Pour ma part, ce n’est pas une seule fin, mais trois qui peuvent s’interpréter. Tout va dépendre de la façon dont vous regardez le film. Tout d’abord, celle du téléspectateur qui reste confus et tente d’imaginer la fin qu’il désire. On peut ainsi voir deux portes ouvertes. À lui de faire son choix. Ensuite, celle de Mi Kyung et Su Hyun qui est une fin qu’on peut juger heureuse. En effet, Su Hyun sort du coma et ne souffre pas de séquelles particulières. Enfin, il reste la fin du point de vue de Yong Joon. Celle-ci est la plus triste, car Yong Jun dit au revoir à son amour.
In Between Seasons fut diffusé au 21ème Festival International du Film de Busan en 2016 et a reporté le prix KNN dans la catégorie New Currents. Le film est disponible sur GagaOOLala.